Les 40 finalistes
Estée Lauder Pink Ribbon Photo Award 2018
Découvrez les 40 photographies finalistes sélectionnées par le Jury pour la septième édition du concours Estée Lauder Pink Ribbon Photo Award.
Nos sincères remerciements à tous ceux qui ont participé avec leur talent et leur cœur, qu'ils soient finalistes ou non !
Alison BOUNCE [Saint-Peray - 07]
« À l’annonce de la maladie, j’ai souhaité ardemment que tout ceci ne soit qu'un mauvais rêve. Comme une réponse, les mots de Tolkien dans son Seigneur des Anneaux me sont alors revenus en mémoire : “Comme tous ceux qui vivent pour voir de tels temps. Mais la décision ne leur appartient pas. Tout ce que nous avons à décider, c'est ce que nous devons faire du temps qui nous est donné.”
Pour s'extraire du temps, nous avons esquissé un tableau fou et bigarré. De la souffrance et de la lutte, ont germé peu à peu, l'apaisement et la beauté. Utiliser l’eau comme médium est apparu comme une évidence. L’eau donne la vie ; elle guérit. Elle nous a offert d’envoutants reflets et un étonnant face à face avec la maladie. L’eau a des airs d’universalité. Tous concernés. Chacun, face à soi-même. » – Magali
Pour s'extraire du temps, nous avons esquissé un tableau fou et bigarré. De la souffrance et de la lutte, ont germé peu à peu, l'apaisement et la beauté. Utiliser l’eau comme médium est apparu comme une évidence. L’eau donne la vie ; elle guérit. Elle nous a offert d’envoutants reflets et un étonnant face à face avec la maladie. L’eau a des airs d’universalité. Tous concernés. Chacun, face à soi-même. » – Magali
Marie-Louise JEANNOT [Audincourt - 25]
Je ne te montre pas encore. Pas honte, non, mais pas envie. Peut-être parce qu'on a eu mal tous les deux. Aujourd'hui, je t'ai couvert de bijoux parce qu'il ne me reste que ça pour te faire beau et parce que ce n'est pas notre faute. Pour l'instant, j'ai juste encore besoin d'un petit peu de temps pour me reconstruire et puis après, pour t'embellir.
Tu étais déjà bien petit, tu l’es encore un peu plus maintenant. Mais plus tard, quand tu me feras moins mal, que les brûlures s'apaiseront, je te ferai encore souffrir juste pour que vous soyez aussi beaux l’un que l’autre, tous les deux. Cela a été difficile, mais je suis là. Sauf que parfois, j'ai un peu de mal à me reconnaitre. Pas à cause de toi, non, non – parce que je ne te regarde pas encore souvent – mais dans ma tête, quelque chose a changé. Je me suis fermée et il faudra que je retrouve la porte qui me ramènera vers les autres. Peut-être.
Tu étais déjà bien petit, tu l’es encore un peu plus maintenant. Mais plus tard, quand tu me feras moins mal, que les brûlures s'apaiseront, je te ferai encore souffrir juste pour que vous soyez aussi beaux l’un que l’autre, tous les deux. Cela a été difficile, mais je suis là. Sauf que parfois, j'ai un peu de mal à me reconnaitre. Pas à cause de toi, non, non – parce que je ne te regarde pas encore souvent – mais dans ma tête, quelque chose a changé. Je me suis fermée et il faudra que je retrouve la porte qui me ramènera vers les autres. Peut-être.
Bernard MERCES [Marseille - 13]
Mon épouse est mon inspiratrice et mon modèle, participatif… je veux dire : de bonne volonté.
« Participatif » est néanmoins à mettre entre guillemets car elle ne pose jamais. Elle passe devant mon objectif avec naturel. C’est une grande liberté pour moi et s’agissant du corps, je peux tenter de l’appréhender par le biais d’une partie pour le tout.
C’est avec cette toile de fond que nous avons dû faire face à un cancer du sein et sa conséquence, l’ablation. Nous avons eu la grâce de pouvoir le faire en harmonie.
Appareil en main, j’ai poursuivi mes « indiscrétions » avec, disons, plus de responsabilité. Cette photographie relève de la providence ; elle fut offerte. Je remercie ma compagne pour avoir retenu l’esthétique et le symbole de cette image. Elle la qualifie de preuve d’amour ! Aussi j’emprunte à Jean de la Croix :
« […] et si chose me contente
en toi-même je la chercherais
qui te ressemble davantage
davantage me satisfait […] » (En cet amour sans mesure, in Poèmes)
C’est avec cette toile de fond que nous avons dû faire face à un cancer du sein et sa conséquence, l’ablation. Nous avons eu la grâce de pouvoir le faire en harmonie.
Appareil en main, j’ai poursuivi mes « indiscrétions » avec, disons, plus de responsabilité. Cette photographie relève de la providence ; elle fut offerte. Je remercie ma compagne pour avoir retenu l’esthétique et le symbole de cette image. Elle la qualifie de preuve d’amour ! Aussi j’emprunte à Jean de la Croix :
« […] et si chose me contente
en toi-même je la chercherais
qui te ressemble davantage
davantage me satisfait […] » (En cet amour sans mesure, in Poèmes)
Priscilla GISSOT [Flassans - 83]
Photographe spécialisée en photographie thérapeutique, j'ai souhaité profondément participer au concours cette année. Jai, pour cela, lancé un appel sur ma page Facebook.
Marjorie m'a répondu : elle et sa fille Manon avaient une idée et souhaitaient me la soumettre. Dans leur famille, le cancer du sein est bien présent. La cousine de Marjorie, mère de la petite Lola sur la photo a été emportée il y a cinq ans, et la souriante Annie a aussi eu à l'affronter en 1992. Ils sont tous concernés par la maladie, fille, homme, malade ou non… blessés par elle d'une manière ou d'une autre. Ils veulent qu'on en parle et qu'il n'y ait aucun tabou. Pour cette photographie, c’est en face et ensemble qu’ils ont décidé de regarder le cancer.
Aurélien TRANCHET [Fontainebleau - 77]
Une femme sur huit est touchée par le cancer du sein. Solène dévisage avec stupeur et tendresse cette funèbre statistique. Comme absente, elle songe à ces destins maintes fois victorieux et à ces luttes injustement tragiques.
Un doute s’immisce en elle, l’effraie, l’offense et la blesse : « Mon corps, triomphera-t-il toujours ? Ma beauté, est-elle seulement un éclair dans une immense nuit ? ».
Un doute s’immisce en elle, l’effraie, l’offense et la blesse : « Mon corps, triomphera-t-il toujours ? Ma beauté, est-elle seulement un éclair dans une immense nuit ? ».
Solange HACCART [Saint-Rémy-de-Provence - 13]
Mars 2018, l'impensable arrive, pour moi aussi.
Je ne suis plus seulement la spectatrice du combat de quelques-unes de mes amies et de femmes en ce vaste monde, je suis atteinte par la maladie.
Suggérer plutôt que montrer. Je reprends timidement mon appareil photo, délaissé depuis plusieurs mois, pour réaliser une image simple, hors studio, avec Laetitia, une amie complice qui se prête à ma vision. Un carré blanc pour signifier le vide, mon vide en mon sein droit, le vide en moi. Mais au-delà de ce vide, il y a la douceur, la confiance, l'amour, la bienveillance et l'espoir d'une guérison. « Tous concernés ! » me révèle ici tout son sens, le sens de la vie, pour qu'ensemble, nous fassions passer le message.
Je ne suis plus seulement la spectatrice du combat de quelques-unes de mes amies et de femmes en ce vaste monde, je suis atteinte par la maladie.
Suggérer plutôt que montrer. Je reprends timidement mon appareil photo, délaissé depuis plusieurs mois, pour réaliser une image simple, hors studio, avec Laetitia, une amie complice qui se prête à ma vision. Un carré blanc pour signifier le vide, mon vide en mon sein droit, le vide en moi. Mais au-delà de ce vide, il y a la douceur, la confiance, l'amour, la bienveillance et l'espoir d'une guérison. « Tous concernés ! » me révèle ici tout son sens, le sens de la vie, pour qu'ensemble, nous fassions passer le message.
Nadège DIDIER [Lapeyrouse-Mornay - 26]
Quand Julie m'a parlé de son projet d'immortaliser son combat face à son cancer du sein, j'ai immédiatement accepté de me lancer dans cette merveilleuse aventure photographique et humaine.
Nous avons réalisé une séance la veille de l’ablation de ses deux seins, puis une nouvelle séance lorsqu'elle était en cours de traitements. Cette photo en est extraite.
C'est un combat que Julie a souhaité immortaliser pour montrer à ses deux filles qu'il faut toujours se battre. C'est elle qui m'a parlé du concours, et c'est moi qui ai choisi la photo. Nous faisons cela main dans la main, comme pour chacune de ces étapes photographiques.
J'ai hâte de réaliser la dernière séance, une fois cette guerrière rétablie, pour sa reconstruction mammaire.
Nous avons réalisé une séance la veille de l’ablation de ses deux seins, puis une nouvelle séance lorsqu'elle était en cours de traitements. Cette photo en est extraite.
C'est un combat que Julie a souhaité immortaliser pour montrer à ses deux filles qu'il faut toujours se battre. C'est elle qui m'a parlé du concours, et c'est moi qui ai choisi la photo. Nous faisons cela main dans la main, comme pour chacune de ces étapes photographiques.
J'ai hâte de réaliser la dernière séance, une fois cette guerrière rétablie, pour sa reconstruction mammaire.
Rachel MOSCHBERGER [Bordeaux - 33]
Cette année, le thème « Tous concernés ! » a poussé Yasmina à m'appeler pour savoir si nous pouvions participer au concours avec la photo que nous avions fait d'elle et de son fils, quelque temps après son opération.
Elle m'a expliqué que cette photographie lui tenait particulièrement à cœur. Pour elle, son fils était assurément la personne la plus concernée par la bataille qu'elle livrait. C'est pour lui, et grâce à lui qu'elle a combattu comme la sportive qu'elle est : avec méthode, détermination et courage.
À chaque instant, c'est à lui qu'elle pensait avant tout. C'est pour lui qu'elle a mobilisé toutes ses forces et son mental. Pour pouvoir être à ses côtés, le voir grandir. Et c'est son sourire qui lui a apporté chaque jour la force de se battre.
Elle m'a expliqué que cette photographie lui tenait particulièrement à cœur. Pour elle, son fils était assurément la personne la plus concernée par la bataille qu'elle livrait. C'est pour lui, et grâce à lui qu'elle a combattu comme la sportive qu'elle est : avec méthode, détermination et courage.
À chaque instant, c'est à lui qu'elle pensait avant tout. C'est pour lui qu'elle a mobilisé toutes ses forces et son mental. Pour pouvoir être à ses côtés, le voir grandir. Et c'est son sourire qui lui a apporté chaque jour la force de se battre.
Anne-Lise CHUPIN [Muret - 31]
Dans une société où l'on nous demande à nous, femmes, d'être sur tous les fronts, il est difficile de penser à nous.
Nous sommes une mère, une épouse, une amie, une travailleuse, le taxi des enfants, une ménagère, une oreille attentive. Il n y a pas de place pour notre rôle essentiel, la base de tous ces rôles, celui de femme. Femme en bonne santé qui pense à elle. Prendre le temps d’aller chez son gynécologue pour dépister un cancer passe souvent après tout le reste. Pourtant, ce cancer peut toutes nous toucher. Même la meilleure des mamans, la meilleure des épouses, la meilleure des amies.
Prenons conscience que nous sommes toutes concernées en allant nous faire dépister au milieu de nos agendas surchargés.
Nous sommes une mère, une épouse, une amie, une travailleuse, le taxi des enfants, une ménagère, une oreille attentive. Il n y a pas de place pour notre rôle essentiel, la base de tous ces rôles, celui de femme. Femme en bonne santé qui pense à elle. Prendre le temps d’aller chez son gynécologue pour dépister un cancer passe souvent après tout le reste. Pourtant, ce cancer peut toutes nous toucher. Même la meilleure des mamans, la meilleure des épouses, la meilleure des amies.
Prenons conscience que nous sommes toutes concernées en allant nous faire dépister au milieu de nos agendas surchargés.
David CHOLEWA [Boulogne-Billancourt - 92]
J'avais à peine 10 ans lorsque j'ai vu pour la première fois de mon existence ma maman partir à l'hôpital pour une durée indéterminée. J'étais jeune, ma sœur encore plus et ma mère avait pris le soin de nous cacher la raison de son hospitalisation. Je n'ai su que bien plus tard qu'elle s'était faite faire une double mastectomie, une ablation des deux seins. Elle avait le choix : traiter en prenant un risque ou tout enlever avec les conséquences que cela impliquait dans sa vie de femme, d'épouse, de mère.
Aujourd'hui elle est toujours là ; elle ne regrette pas son choix et elle le referait sans une once d'hésitation.
Cette photo assez brute reflète bien les cicatrices du passé, mais également l'espoir et le courage nécessaires pour profiter encore de la vie. Ce n'est jamais simple ; les stigmates sont indélébiles, mais avoir été plus rapide que la maladie permet aujourd'hui à maman de voir grandir ses enfants et ses petits enfants.
Aujourd'hui elle est toujours là ; elle ne regrette pas son choix et elle le referait sans une once d'hésitation.
Cette photo assez brute reflète bien les cicatrices du passé, mais également l'espoir et le courage nécessaires pour profiter encore de la vie. Ce n'est jamais simple ; les stigmates sont indélébiles, mais avoir été plus rapide que la maladie permet aujourd'hui à maman de voir grandir ses enfants et ses petits enfants.
Ariane KLEIN [Strasbourg - 67]
J'ai eu envie de prendre le contre-pied du crâne rasé féminin en choisissant celui de deux hommes. L'esthétisme de l'image est un choix artistique, qui permet d'atténuer la brutalité du crâne en gros plan pour montrer la beauté d'une tête nue afin d'effacer la peur et l'appréhension de la perte des cheveux quand démarre la chimiothérapie.
Cette jeune femme sourit parce qu'elle se sent portée, entourée, presque protégée par ses deux amis.
J'ai choisi de mettre le masculin à nu pour un combat féminin et universel. Faire que ces trois êtres fusionnent et ne fassent plus qu'un, comme un totem, dans une prière concrète, forte et solide.
Cette jeune femme sourit parce qu'elle se sent portée, entourée, presque protégée par ses deux amis.
J'ai choisi de mettre le masculin à nu pour un combat féminin et universel. Faire que ces trois êtres fusionnent et ne fassent plus qu'un, comme un totem, dans une prière concrète, forte et solide.
Maÿlis DEVAUX [Issy-Les-Moulineaux - 92]
Certaines images ne nécessitent pas de nombreuses explications tant l’émotion qu’elles véhiculent est évidente.
Ici, l'enfant au sein – qu'il y ait eu chirurgie réparatrice ou non – est symbole de vie. Sans même se poser de questions, sa mère lui fait don de ce que la nature lui offre. Cela semble si évident.
L'osmose entre le bébé et sa mère, dans ce rayon de lumière naturelle, nous plonge dans l'intimité de la scène. Le bain de lait et d'eau symbolise la vie et la purification dans certaines croyances.
Ici, l'enfant au sein – qu'il y ait eu chirurgie réparatrice ou non – est symbole de vie. Sans même se poser de questions, sa mère lui fait don de ce que la nature lui offre. Cela semble si évident.
L'osmose entre le bébé et sa mère, dans ce rayon de lumière naturelle, nous plonge dans l'intimité de la scène. Le bain de lait et d'eau symbolise la vie et la purification dans certaines croyances.
Marine LEDOUX [Villentrois - 36]
Que ce soient toutes les nations, les couleurs de peau, les religions, les jeunes, les plus âgés, nous sommes tous concernés par cette fichue maladie que l'on appelle « cancer ». Nous sommes tous concernés mais seulement, pas de la même façon : il y a « être concerné » et « vivre la maladie ». Entre les deux, un gouffre.
Une personne atteinte du cancer sera seule face au combat, comme isolée au beau milieu d’une forêt ; aucune notion de « tous ».
Certes la planète est concernée, beaucoup de personnes sont touchées ; mais quand la maladie attaque, malgré les mains présentes pour nous accompagner, il faut faire face à la plus monstrueuse des solitudes. Cette femme sur la photo, ma maman, s'est battue seule contre la maladie, nous étions uniquement présents à ses côtés pour l'aimer et la soutenir. Malgré tout, restons tous concernés et battons-nous tous ensemble.
Une personne atteinte du cancer sera seule face au combat, comme isolée au beau milieu d’une forêt ; aucune notion de « tous ».
Certes la planète est concernée, beaucoup de personnes sont touchées ; mais quand la maladie attaque, malgré les mains présentes pour nous accompagner, il faut faire face à la plus monstrueuse des solitudes. Cette femme sur la photo, ma maman, s'est battue seule contre la maladie, nous étions uniquement présents à ses côtés pour l'aimer et la soutenir. Malgré tout, restons tous concernés et battons-nous tous ensemble.
Manon DAMELINCOURT [Paris - 75]
Diane a eu deux cancers du sein. Elle s'est battue deux fois. Elle a gagné deux fois. Et on ne gagne pas deux fois tout seul. On gagne à deux, à trois, à tout ceux qui peuvent aider, donner un peu de force, un peu de soutien, un peu d'amour, un peu de quoi ne pas être toute seule face à deux cancers.
Elle écrit : « Ce que vous verrez en premier sur cette photo, c’est une fille et des fleurs. Si vous regardez d’un peu plus près, vous distinguerez une cicatrice sous le sein droit… C’est ça, avoir un cancer : c’est passer inaperçue d'abord – la plupart du temps d’ailleurs – dans la rue, dans les bars, au boulot et se dévoiler un peu plus quand on veut bien s’approcher. Mais c'est aussi et surtout de beaux moments avec les gens qui font corps avec vous, la main sur votre épaule, et cette jolie séance photo, qui m’a montré que j’étais une jolie fille parmi les fleurs, comme si ma féminité s’était exacerbée avec ces quelques mois. »
Elle écrit : « Ce que vous verrez en premier sur cette photo, c’est une fille et des fleurs. Si vous regardez d’un peu plus près, vous distinguerez une cicatrice sous le sein droit… C’est ça, avoir un cancer : c’est passer inaperçue d'abord – la plupart du temps d’ailleurs – dans la rue, dans les bars, au boulot et se dévoiler un peu plus quand on veut bien s’approcher. Mais c'est aussi et surtout de beaux moments avec les gens qui font corps avec vous, la main sur votre épaule, et cette jolie séance photo, qui m’a montré que j’étais une jolie fille parmi les fleurs, comme si ma féminité s’était exacerbée avec ces quelques mois. »
Fanny MEIL [Saint-Thégonnec - 29]
Grand Prix 2018
Et subitement, le mal te prend en otage. Il a poussé un pion et tu dois riposter, donner la part du feu à cet incendie qui va ravager ton corps. Inutile de pleurer, il faut survivre. Tes cheveux sont coupés, ta poitrine amputée et pourtant ton sourire est le même. Tes yeux, ta bouche et tes lèvres aimés le sont toujours. Malgré ces artifices disparus, ton cœur est encore celui d’une femme, d’une mère, d’une amante et ta blessure n’est que la preuve de ton combat, l’empreinte de ta victoire.
Tu peux chasser ton désespoir, tu reviens de la guerre. Tes cheveux repousseront et tes cicatrices seront juste là, où les vainqueurs portent leur médailles.
Et subitement, le mal te prend en otage. Il a poussé un pion et tu dois riposter, donner la part du feu à cet incendie qui va ravager ton corps. Inutile de pleurer, il faut survivre. Tes cheveux sont coupés, ta poitrine amputée et pourtant ton sourire est le même. Tes yeux, ta bouche et tes lèvres aimés le sont toujours. Malgré ces artifices disparus, ton cœur est encore celui d’une femme, d’une mère, d’une amante et ta blessure n’est que la preuve de ton combat, l’empreinte de ta victoire.
Tu peux chasser ton désespoir, tu reviens de la guerre. Tes cheveux repousseront et tes cicatrices seront juste là, où les vainqueurs portent leur médailles.
Nadir MERKAL [Fontenay-sous-Bois - 94]
Prix Accessit 2018
C'est en tant que photographe de spectacle que j'ai connu mon amie Christelle, au centre de la photo. Une personne enjouée et pétillante qui distribue de bonnes ondes autour d'elle à tour de bras.
Sa maladie fut un grand choc pour nombre de personnes qui suivaient sa vie artistique ou personnelle. Nous avions plus d'une fois parlé de faire des photos ensemble ; mais parfois la vie fait qu'on a du mal à se retrouver.
L'envie de participer à ce concours a sans doute été tout ce qu'il y a de plus naturel pour elle. Quand elle a mis un message sur Facebook pour dire qu'elle cherchait un photographe pour ce projet, j'ai saisi l'occasion qui était trop belle pour rattraper ce qu'on n'avait pas pris le temps de faire avant. Nous avons beaucoup rigolé, nous avons pas mal discuté et partagé. Nous avons aussi fait quelques photos.
C'est en tant que photographe de spectacle que j'ai connu mon amie Christelle, au centre de la photo. Une personne enjouée et pétillante qui distribue de bonnes ondes autour d'elle à tour de bras.
Sa maladie fut un grand choc pour nombre de personnes qui suivaient sa vie artistique ou personnelle. Nous avions plus d'une fois parlé de faire des photos ensemble ; mais parfois la vie fait qu'on a du mal à se retrouver.
L'envie de participer à ce concours a sans doute été tout ce qu'il y a de plus naturel pour elle. Quand elle a mis un message sur Facebook pour dire qu'elle cherchait un photographe pour ce projet, j'ai saisi l'occasion qui était trop belle pour rattraper ce qu'on n'avait pas pris le temps de faire avant. Nous avons beaucoup rigolé, nous avons pas mal discuté et partagé. Nous avons aussi fait quelques photos.
Kim LEITE [Verneuil-l'Étang - 77]
Je me suis tout de suite sentie concernée par ce concours. Peut être parce que je suis une femme, ou parce que plusieurs de mes tantes ont déjà été confrontées au cancer ; peut-être aussi parce ce que – souffrant d’une polyarthrite – je connais la loterie des maladies chroniques.
J’ai découvert les témoignages de ces jeunes mamans qui ont appris la nouvelle de leur cancer durant leur grossesse. Crainte pour l’avenir, gâchis d’un moment exceptionnel, impossibilité d’allaiter... C’est de ces femmes, des émotions mélangées et fortes qu’elles peuvent rencontrer, que j’ai voulu parler à travers ma photographie. Mais c’est aussi de leur famille au complet, de ces hommes qui les soutiennent et se battent à leur côté, et de ces enfants qui naissent pendant la tempête.
Une mère malade, c’est toute une famille concernée.
J’ai découvert les témoignages de ces jeunes mamans qui ont appris la nouvelle de leur cancer durant leur grossesse. Crainte pour l’avenir, gâchis d’un moment exceptionnel, impossibilité d’allaiter... C’est de ces femmes, des émotions mélangées et fortes qu’elles peuvent rencontrer, que j’ai voulu parler à travers ma photographie. Mais c’est aussi de leur famille au complet, de ces hommes qui les soutiennent et se battent à leur côté, et de ces enfants qui naissent pendant la tempête.
Une mère malade, c’est toute une famille concernée.
Wilfried PLENK [Sautron - 44]
Prix Accessit 2018
L'amour thérapeutique
« Ceux qui me côtoient, me voient sourire.
Celui qui m'aime me voit souffrir.
L'entourage ne me voit pas me morfondre.
Mon mari sait quand je m'effondre.
Leur regard, reflet de l'âme, a changé.
Celui de mon Amour continue de me transcender.
Certains ne sont pas là, certains ne sont plus là.
Il me réconforte tous les jours.
Sa présence, son soutien, sont les plus belles preuves d’amour.
Son épaule est le partenaire privilégié de mes joies.
Elle est aussi le réconfort naturel de mes tristesses.
Il me connaît bien, il me connaît si bien.
Son regard est habité par la bienveillance.
Il est là pour moi, pour m’épauler dans ce combat.
Ce combat, c’est notre épreuve commune.
Notre amour, c’est notre lien pour gagner ensemble.
Lui, moi.
Nous deux, toujours. »
— Sophie
L'amour thérapeutique
« Ceux qui me côtoient, me voient sourire.
Celui qui m'aime me voit souffrir.
L'entourage ne me voit pas me morfondre.
Mon mari sait quand je m'effondre.
Leur regard, reflet de l'âme, a changé.
Celui de mon Amour continue de me transcender.
Certains ne sont pas là, certains ne sont plus là.
Il me réconforte tous les jours.
Sa présence, son soutien, sont les plus belles preuves d’amour.
Son épaule est le partenaire privilégié de mes joies.
Elle est aussi le réconfort naturel de mes tristesses.
Il me connaît bien, il me connaît si bien.
Son regard est habité par la bienveillance.
Il est là pour moi, pour m’épauler dans ce combat.
Ce combat, c’est notre épreuve commune.
Notre amour, c’est notre lien pour gagner ensemble.
Lui, moi.
Nous deux, toujours. »
— Sophie
Jean-Luc LE CUNFF [Loireauxence - 44]
Arbre de vie
« La maladie m'a projetée dans un monde parallèle où, petit à petit, la peur, la tourmente, la douleur, ont cédé la place à l'intensité, la joie pure et authentique, l'amour vrai, la beauté de l'instant présent.
Cette renaissance a été possible grâce aux mains qui tiennent, qui soutiennent, qui retiennent, qui maintiennent ; des mains innocentes ou chargées d'histoires, véritable chaîne humaine. Amoureux, enfants, parents, sœur, amies, inconnus rencontrés, vos mains douces et solides sont les branches de mon arbre de vie. » — Gwénaëlle
« La maladie m'a projetée dans un monde parallèle où, petit à petit, la peur, la tourmente, la douleur, ont cédé la place à l'intensité, la joie pure et authentique, l'amour vrai, la beauté de l'instant présent.
Cette renaissance a été possible grâce aux mains qui tiennent, qui soutiennent, qui retiennent, qui maintiennent ; des mains innocentes ou chargées d'histoires, véritable chaîne humaine. Amoureux, enfants, parents, sœur, amies, inconnus rencontrés, vos mains douces et solides sont les branches de mon arbre de vie. » — Gwénaëlle
Xavier GAVAUD [Kerlouan - 29]
Elle ne se regarde plus nue. Comme si l'image d'elle était déjà un souvenir, un reflet lointain, une photographie en noir et blanc dans un album de famille.
C'était une autre personne qui s'était forgée cette image de soi au monde. Une petite fille peut-être, ou une jeune femme.
Depuis cet instant, elle est seule. Face à l'annonce, confrontée à la perte, devant sa propre féminité, le pretium doloris est déjà sa maladie. C'est ce qu'elle semble vouloir dire, crier, pleurer, à la vie qui continue au dehors. Faire que tous soient concernés… Et, pourtant, elle est seule, et elle ne se voit déjà plus nue.
C'était une autre personne qui s'était forgée cette image de soi au monde. Une petite fille peut-être, ou une jeune femme.
Depuis cet instant, elle est seule. Face à l'annonce, confrontée à la perte, devant sa propre féminité, le pretium doloris est déjà sa maladie. C'est ce qu'elle semble vouloir dire, crier, pleurer, à la vie qui continue au dehors. Faire que tous soient concernés… Et, pourtant, elle est seule, et elle ne se voit déjà plus nue.
Fabienne COSTA [Paris - 75]
« Pour éloigner les maléfices, on dessine des cicatrices. » — Maxime Le Forestier
Cette photo est extraite d'un projet personnel de 2017 (plusieurs expos et Live Photographying) autour du corps et du lâcher-prise grâce à la peinture qu'on se passe sur le corps. Elle a déjà été présentée et exposée, mais en couleur. Pour le concours, j'ai préféré une charte de gris. Mon modèle, très proche de moi, est victime d'une récidive de cancer du sein. Son premier geste, une fois les doigts trempés dans la peinture de son choix, a été de maquiller sa cicatrice. Son geste était délicatesse et douleur tout à la fois, même si le moment était très ludique et complice.
Cette photo est extraite d'un projet personnel de 2017 (plusieurs expos et Live Photographying) autour du corps et du lâcher-prise grâce à la peinture qu'on se passe sur le corps. Elle a déjà été présentée et exposée, mais en couleur. Pour le concours, j'ai préféré une charte de gris. Mon modèle, très proche de moi, est victime d'une récidive de cancer du sein. Son premier geste, une fois les doigts trempés dans la peinture de son choix, a été de maquiller sa cicatrice. Son geste était délicatesse et douleur tout à la fois, même si le moment était très ludique et complice.
Jessica-Morgane CORMIER [Bouin - 85]
Octobre 2017. Une des mariées que j'ai accompagnée en reportage photo en juin 2017 me parle avec beaucoup d'émotions de sa sœur - ici sur la photo - qui se battait contre un cancer du sein.
Le jour du mariage, je n'avais rien remarqué, juste deux sœurs qui s'aimaient énormément. J'ai été touchée par le récit de S. qui relatait la force et le courage dont faisait preuve sa sœur, depuis l'annonce de la maladie.
En pleine reconstruction mammaire, j'ai proposé à C., de photographier son combat. Pour elle, cette séance a été une étape de plus dans son parcours. Aux dernières nouvelles C. poursuit sa reconstruction. Elle va bien.
Le jour du mariage, je n'avais rien remarqué, juste deux sœurs qui s'aimaient énormément. J'ai été touchée par le récit de S. qui relatait la force et le courage dont faisait preuve sa sœur, depuis l'annonce de la maladie.
En pleine reconstruction mammaire, j'ai proposé à C., de photographier son combat. Pour elle, cette séance a été une étape de plus dans son parcours. Aux dernières nouvelles C. poursuit sa reconstruction. Elle va bien.
Wiktoria BOSC [Cheignieu-la-Balme - 01]
Une image, deux femmes – deux sœurs – et ce même objectif : faire face aux épreuves que nous impose le destin.
Maryline, la plus jeune, a surmonté en 2010 l’attaque insidieuse du crabe, juste au moment du sevrage de son premier bébé. En 2013, pourtant, elle doit reprendre le combat.
Christelle, sa sœur ainée, se soumet à une batterie de tests et apprend qu’elle est porteuse de la mutation génétique BRCA1. Elle se décide alors pour une double ablation préventive, puis pour une reconstruction.
C’est une « affaire de famille » pour laquelle nous sommes tous concernés, que l’on soit membres de la famille, proches ou amis.
Dans cette histoire en particulier, la complicité et l’amour sororal sont une preuve indiscutable que, malgré toutes les épreuves, il y a désormais des moyens de faire face et de désarmer la fatalité.
Maryline, la plus jeune, a surmonté en 2010 l’attaque insidieuse du crabe, juste au moment du sevrage de son premier bébé. En 2013, pourtant, elle doit reprendre le combat.
Christelle, sa sœur ainée, se soumet à une batterie de tests et apprend qu’elle est porteuse de la mutation génétique BRCA1. Elle se décide alors pour une double ablation préventive, puis pour une reconstruction.
C’est une « affaire de famille » pour laquelle nous sommes tous concernés, que l’on soit membres de la famille, proches ou amis.
Dans cette histoire en particulier, la complicité et l’amour sororal sont une preuve indiscutable que, malgré toutes les épreuves, il y a désormais des moyens de faire face et de désarmer la fatalité.
Rachel PICHOT-DUCLOS [Orléans - 45]
Nous sommes mères, filles, frères, sœurs, amis… tous concernés par le cancer du sein. Pour ma mère, c'est une mastectomie bilatérale sans reconstruction, il y a plusieurs années. C'est le corps d'une femme touchée mais déterminée, ce corps qui me relie à elle. Je le mets en lumière dans cette photographie, en dévoilant ce qu'elle n'a jamais osé montrer. À travers cette image où le temps semble s'être figé, je la soutiens dans sa féminité dont elle n'ose plus parler. Je la célèbre, je la mets en avant, je lui donne le droit d'être femme dans un portrait posé, au bleu de Vermeer.
Carina HUYNH [Rezé - 44]
Faire face au cancer du sein, c’est essayer de dédramatiser, d’être forte et en même temps d’être soutenue par sa famille. On en vient à perdre sa tignasse, à se sentir disparaître en même temps que ses cheveux.
Pour la réalisation de cette photo, j’ai fait appel à ma fille qui jouait sur la plage un lendemain d’orage ; la lumière était sublime. Elle jouait à faire voler sa « cape » dans le vent. J’ai commencé à la photographier, car sa présence transmettait beaucoup d’énergie et de joie. La posture de l’enfant bien ancrée, le foulard rose au vent, le visage caché, le torse juvénile et les couleurs me renvoient au sentiment de liberté, à une certaine humilité, à la présence et au positivisme dégagés par nos enfants, tant de notions fondamentales indispensables à la reconstruction et à la guérison lors d’un cancer du sein.
Pour la réalisation de cette photo, j’ai fait appel à ma fille qui jouait sur la plage un lendemain d’orage ; la lumière était sublime. Elle jouait à faire voler sa « cape » dans le vent. J’ai commencé à la photographier, car sa présence transmettait beaucoup d’énergie et de joie. La posture de l’enfant bien ancrée, le foulard rose au vent, le visage caché, le torse juvénile et les couleurs me renvoient au sentiment de liberté, à une certaine humilité, à la présence et au positivisme dégagés par nos enfants, tant de notions fondamentales indispensables à la reconstruction et à la guérison lors d’un cancer du sein.
David SCHLEMER [Épinay-sur-Seine - 93]
Florence pose avec son petit fils.
Florence nous a quittés. Et si nous n'étions pas préparés, nous pensions important de garder des images d'un combat que l'on pensait gagner.
Ce jour-là, elle est entourée de ses deux filles et de son petit-fils. Il vient naturellement pour poser avec elle sur la photo. La tendresse qu'elle a pour lui à cet instant est empreinte de ses craintes de ne pas le voir grandir. Quand il quitte ses bras, une larme coule sur sa joue.
Techniquement, la photographie n'est pas très bonne. Il n'y a pas de lumière : Flo la supportait mal après ses séances de chimio. L'instant est cependant fort pendant cette courte pose car il symbolise bien le manque qu'elle laisse pour ses filles et son petit-fils.
Florence nous a quittés. Et si nous n'étions pas préparés, nous pensions important de garder des images d'un combat que l'on pensait gagner.
Ce jour-là, elle est entourée de ses deux filles et de son petit-fils. Il vient naturellement pour poser avec elle sur la photo. La tendresse qu'elle a pour lui à cet instant est empreinte de ses craintes de ne pas le voir grandir. Quand il quitte ses bras, une larme coule sur sa joue.
Techniquement, la photographie n'est pas très bonne. Il n'y a pas de lumière : Flo la supportait mal après ses séances de chimio. L'instant est cependant fort pendant cette courte pose car il symbolise bien le manque qu'elle laisse pour ses filles et son petit-fils.
Anne D. LEFÈVRE [Bertangles - 80]
Dans mon entourage, plusieurs femmes ont affronté, ou affrontent encore, ce mal qu’est le cancer.
Elles m'ont toujours impressionnée par la force qu'elles déploient. Pourtant, elles connaissent aussi des doutes, des peurs, des angoisses.
Lorsque j’ai vu le thème du concours 2018 – « Tous concernés ! » – j’ai eu immédiatement l’idée de cette photo en tête. J’ai rencontré Aurélie grâce à une amie commune. Autour d’elle, huit femmes soudées, motivées. Beaucoup d’émotions lors de la séance. Ce projet qui était le mien est devenu le nôtre.
J’ai souhaité une photo prise en plongée : le visage d’Aurélie ressort au milieu de ses proches dont on ne voit pas le visage, mais qui l’entourent et l’enlacent pour lui transmettre leur énergie. Je voulais qu’elle soit comme portée par cet élan.
Avec cette photo, j'ai voulu montrer qu'une personne malade qui a la chance d'être entourée des siens, peut puiser en eux force et détermination quand elle se sent faiblir. Aurélie et moi avons choisi ensemble cette photo.
Elles m'ont toujours impressionnée par la force qu'elles déploient. Pourtant, elles connaissent aussi des doutes, des peurs, des angoisses.
Lorsque j’ai vu le thème du concours 2018 – « Tous concernés ! » – j’ai eu immédiatement l’idée de cette photo en tête. J’ai rencontré Aurélie grâce à une amie commune. Autour d’elle, huit femmes soudées, motivées. Beaucoup d’émotions lors de la séance. Ce projet qui était le mien est devenu le nôtre.
J’ai souhaité une photo prise en plongée : le visage d’Aurélie ressort au milieu de ses proches dont on ne voit pas le visage, mais qui l’entourent et l’enlacent pour lui transmettre leur énergie. Je voulais qu’elle soit comme portée par cet élan.
Avec cette photo, j'ai voulu montrer qu'une personne malade qui a la chance d'être entourée des siens, peut puiser en eux force et détermination quand elle se sent faiblir. Aurélie et moi avons choisi ensemble cette photo.
Benoît GANCEL [Issy-les-Moulineaux - 92]
« Quand notre fille Domitille est née en 2012, ce fut un immense bonheur. Une petite princesse après notre petit bonhomme de 2 ans et demi. Quelques mois après, nous apprenions que j'avais un cancer. Un sacré malin qui s'était nourri de ma grossesse pour croître à vive allure. Pas question de se laisser faire. C'était parti pour la bataille !
Alors oui – “ tous concernés ” - nous l'avons été, en direct et par ricochets. Aujourd'hui ma fille a 6 ans ; moi, 35. Elle me demande pourquoi mes seins se sont battus et si elle aura aussi les seins “ cassés ” plus tard.
Lorsque mon mari nous a prises en photo, Domitille a posé sa main sur son petit torse, à gauche, comme pour dire “ je sais ! ”, mais avec le sourire. Nous avons ce lien avec toutes ces femmes, mais aussi avec toutes ces familles, ces enfants, ces amis, qui nous entourent. C’est une photo amateur, au naturel, avec une immense envie de participer, simplement pour témoigner. »
– Jane
Alors oui – “ tous concernés ” - nous l'avons été, en direct et par ricochets. Aujourd'hui ma fille a 6 ans ; moi, 35. Elle me demande pourquoi mes seins se sont battus et si elle aura aussi les seins “ cassés ” plus tard.
Lorsque mon mari nous a prises en photo, Domitille a posé sa main sur son petit torse, à gauche, comme pour dire “ je sais ! ”, mais avec le sourire. Nous avons ce lien avec toutes ces femmes, mais aussi avec toutes ces familles, ces enfants, ces amis, qui nous entourent. C’est une photo amateur, au naturel, avec une immense envie de participer, simplement pour témoigner. »
– Jane
Philippe GALANOPOULOS [Guyancourt - 78]
Sans hésitation, Olivier accepte de poser pour ce projet. Nous faisons les photos chez lui. Son conjoint, qui assiste à la séance, nous parle de gynécomastie : sa glande mammaire est anormalement développée et il est, de ce fait, exposé à la maladie.
Olivier est prêt. Je lui tends la prothèse que ma femme a bien voulu nous laisser le temps d'une séance. Elle a subi une ablation du sein gauche il y a un peu plus d'un an. Elle aborde maintenant la dernière phase du traitement – la reconstruction mammaire – avec soulagement et une certaine dose d'impatience. Sa sœur aînée et sa mère ont également été touchées par le mal et soignées avec la même efficacité.
La séance est finie ; je rentre chez moi. Onze foyers se partagent la petite rue où j'habite. Ma femme me fait remarquer que plus de la moitié des mères du voisinage ont été touchées par la maladie. Le cancer du sein est bien l'affaire de tous : femmes, hommes, noirs, blancs, conjoints, conjointes, jeunes et moins jeunes. Tous.
Olivier est prêt. Je lui tends la prothèse que ma femme a bien voulu nous laisser le temps d'une séance. Elle a subi une ablation du sein gauche il y a un peu plus d'un an. Elle aborde maintenant la dernière phase du traitement – la reconstruction mammaire – avec soulagement et une certaine dose d'impatience. Sa sœur aînée et sa mère ont également été touchées par le mal et soignées avec la même efficacité.
La séance est finie ; je rentre chez moi. Onze foyers se partagent la petite rue où j'habite. Ma femme me fait remarquer que plus de la moitié des mères du voisinage ont été touchées par la maladie. Le cancer du sein est bien l'affaire de tous : femmes, hommes, noirs, blancs, conjoints, conjointes, jeunes et moins jeunes. Tous.
Christelle PÉTARD [Tauriac - 33]
« Pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ? Jeune, sportive, enceinte. Le cancer du sein, j'en entendais parler autour de moi, mais je ne pensais pas pouvoir être concernée.
Pourtant, dix jours avant d'accoucher j'ai appris l'impensable. La force, je l'ai trouvée auprès de mon mari, de mon fils de 4 ans et de mon bébé. Ce combat, nous l'avons mené ensemble. Et la danse qui m'accompagne depuis ma plus tendre enfance est venue m'apaiser, me reconnecter à ce que je suis vraiment. À ce corps qui change mais qui est toujours moi.
J'ai alors demandé à Christelle, qui avait fait mes photos de grossesse, d'immortaliser ce moment. Cette photo, j'espère que dans dix ans nous la regarderons avec beaucoup de fierté. »
– Litzie
Pourtant, dix jours avant d'accoucher j'ai appris l'impensable. La force, je l'ai trouvée auprès de mon mari, de mon fils de 4 ans et de mon bébé. Ce combat, nous l'avons mené ensemble. Et la danse qui m'accompagne depuis ma plus tendre enfance est venue m'apaiser, me reconnecter à ce que je suis vraiment. À ce corps qui change mais qui est toujours moi.
J'ai alors demandé à Christelle, qui avait fait mes photos de grossesse, d'immortaliser ce moment. Cette photo, j'espère que dans dix ans nous la regarderons avec beaucoup de fierté. »
– Litzie
Caroline PRÉVÔT [Toulouse - 31]
Karen est une jeune femme merveilleuse, un vrai rayon de soleil. J'ai eu la chance de la rencontrer lors de la Journée internationale pour les Droits des Femmes, ici, à Toulouse, l'année dernière. Elle était invitée dans le cadre d'une association qui mettait à l'honneur cinq femmes aux parcours incroyables.
Karen a un parcours de vie qui mérite le respect, car elle a fait face avec beaucoup de courage et de détermination à un cancer du sein diagnostiqué à 27 ans, alors jeune femme, chef d'entreprise, globe-trotteuse et maman de deux très jeunes enfants.
À présent en rémission, elle garde une énergie incroyable, avec une grande féminité et une joie de vivre sans faille. Je suis fière d'être devenue son amie et de collaborer avec elle, au travers de ce portrait, pour cette cause qui nous concerne toutes !
Karen a un parcours de vie qui mérite le respect, car elle a fait face avec beaucoup de courage et de détermination à un cancer du sein diagnostiqué à 27 ans, alors jeune femme, chef d'entreprise, globe-trotteuse et maman de deux très jeunes enfants.
À présent en rémission, elle garde une énergie incroyable, avec une grande féminité et une joie de vivre sans faille. Je suis fière d'être devenue son amie et de collaborer avec elle, au travers de ce portrait, pour cette cause qui nous concerne toutes !
Florence LEVIEILS [Manneville-la-Pipard - 14]
Hasard, coïncidence ou destin ?
Michelle et Danielle peuvent se poser la question quand elles évoquent leurs retrouvailles inattendues. Les deux cousines – qui ont grandi ensemble – s'étaient perdues de vue durant vingt ans. C'est au cours d'une mammographie, en pleine période de Noël, qu'elles se retrouvent. Même verdict pour les deux femmes : tumeur cancéreuse.
Étranges retrouvailles qui sonnent comme un cadeau pour affronter cette épreuve. Parce qu'à deux elles sont plus fortes face à la maladie. Sur cette photo, Danielle montre sa cicatrice à Michelle, qui doit subir la même intervention, quelques temps après. Comme un passage de témoin.
Depuis les deux cousines qui ne se quittent plus ont leur cheval de bataille : « Combattre ensemble et témoigner ! Car nous pouvons toutes et tous être concernés ! ».
Michelle et Danielle peuvent se poser la question quand elles évoquent leurs retrouvailles inattendues. Les deux cousines – qui ont grandi ensemble – s'étaient perdues de vue durant vingt ans. C'est au cours d'une mammographie, en pleine période de Noël, qu'elles se retrouvent. Même verdict pour les deux femmes : tumeur cancéreuse.
Étranges retrouvailles qui sonnent comme un cadeau pour affronter cette épreuve. Parce qu'à deux elles sont plus fortes face à la maladie. Sur cette photo, Danielle montre sa cicatrice à Michelle, qui doit subir la même intervention, quelques temps après. Comme un passage de témoin.
Depuis les deux cousines qui ne se quittent plus ont leur cheval de bataille : « Combattre ensemble et témoigner ! Car nous pouvons toutes et tous être concernés ! ».
Jessica BOSSIS [Nailloux - 31]
« Je m’appelle Amélie, j’ai 32 ans et je suis atteinte d’un cancer métastatique depuis quatre ans. Je me suis toujours sentie concernée par cette maladie, ma grand-mère l’a subie à 45 ans. Depuis petite j’ai donc été sensibilisée à ce fardeau, et lorsque je suis tombée malade, je me suis aperçue que cela n’impactait pas uniquement ma vie mais également celles de mes proches, de mon mari, de ma famille et de mes amis. Ainsi ils n’ont pas hésité à se mettre à nu lors d’une séance photo afin de me montrer leur soutien. Ils m’apportent la force nécessaire pour me batte jour après jour et sont indispensables à ma guérison.
À travers cette photographie, je veux souligner combien le soutien des proches est primordial. Merci à eux pour cette preuve d’amour et d’amitié. Merci à ma photographe d’avoir accepté ce projet et d’avoir réalisé cette photo pleine d’émotions qui en dit long sur le fait que face à la maladie nous sommes tous concernés. » — Amélie
À travers cette photographie, je veux souligner combien le soutien des proches est primordial. Merci à eux pour cette preuve d’amour et d’amitié. Merci à ma photographe d’avoir accepté ce projet et d’avoir réalisé cette photo pleine d’émotions qui en dit long sur le fait que face à la maladie nous sommes tous concernés. » — Amélie
Sylvie PIROT [Chartres - 28]
C'est l'histoire de notre rencontre. Une rencontre qui aurait pu être anodine. Mais tu as eu l'audace et l'indécence de t’immiscer dans mon quotidien sans y être invité. Depuis que tu t’enchevêtres, que tu t’enlaces à ma vie, ma douleur, ma peur, ma colère et ma solitude retentissent.
Ma force est puisée dans le regard de ceux qui nous aiment. Tu es mon paradoxe ; celui qui unit et désunit. Tu nous isoles, tu nous replies, tu nous mets face à face ! Sache que, dans la lueur de cette intimité qui nous lie malgré moi, je briserai le silence et la solitude, pour m’élancer vers la magie de nouveaux horizons !
Ma force est puisée dans le regard de ceux qui nous aiment. Tu es mon paradoxe ; celui qui unit et désunit. Tu nous isoles, tu nous replies, tu nous mets face à face ! Sache que, dans la lueur de cette intimité qui nous lie malgré moi, je briserai le silence et la solitude, pour m’élancer vers la magie de nouveaux horizons !
Sandra SANTOS [Orléans - 45]
« Cette femme... c'est ma mère ! » dit mon fils Enzo, 17 ans.
Je suis la photographe et le modèle. Cancer du sein en septembre 2014. Mon traitement : chimiothérapie, mastectomie, radiothérapie et l'envie de vivre, tout simplement. « Le cancer du sein, tous concernés ! » Oui, une histoire d'hommes, de femmes et de familles. Tout s'ébranle, pour repenser autrement.
J'ai choisi une photographie en couleur. Je suis du soleil, de la lumière. Ce sont eux que je regardais, comme mes meilleurs amis. Le cancer du sein a été en ce qui me concerne un apprentissage sur la vie au sens propre du terme. Plus rien n'est grave ; tout est à vivre naturellement. Un mot qualifie ma vie aujourd'hui : « résilience ». Plus que jamais heureuse, je me sens belle et j'oserais dire, plus qu'avant. Je sais. Enzo sait... J'ai redécouvert ma vie, ma féminité. Je suis une mère et une femme libre. La vie est merveilleuse !
Un grand merci à mon fils, à notre duo. Il regardera la femme et la vie différemment. C'est gagné !
Je suis la photographe et le modèle. Cancer du sein en septembre 2014. Mon traitement : chimiothérapie, mastectomie, radiothérapie et l'envie de vivre, tout simplement. « Le cancer du sein, tous concernés ! » Oui, une histoire d'hommes, de femmes et de familles. Tout s'ébranle, pour repenser autrement.
J'ai choisi une photographie en couleur. Je suis du soleil, de la lumière. Ce sont eux que je regardais, comme mes meilleurs amis. Le cancer du sein a été en ce qui me concerne un apprentissage sur la vie au sens propre du terme. Plus rien n'est grave ; tout est à vivre naturellement. Un mot qualifie ma vie aujourd'hui : « résilience ». Plus que jamais heureuse, je me sens belle et j'oserais dire, plus qu'avant. Je sais. Enzo sait... J'ai redécouvert ma vie, ma féminité. Je suis une mère et une femme libre. La vie est merveilleuse !
Un grand merci à mon fils, à notre duo. Il regardera la femme et la vie différemment. C'est gagné !
Laura BERSON [Paris - 75]
De ces ramifications veineuses étendues de tous côtés, le petit crabe croît plus qu'Hippocrate ne croit.
Si sous radiothérapie la tumeur devient chimère, seule l'étreinte charnelle et aimante vient dissiper le supplice et les cris étouffés.
L'aimable amant adoucit le doute, et doucement la vie sort de sa déroute.
Si sous radiothérapie la tumeur devient chimère, seule l'étreinte charnelle et aimante vient dissiper le supplice et les cris étouffés.
L'aimable amant adoucit le doute, et doucement la vie sort de sa déroute.
Alberte BOUAKABOUL [Paris - 75]
Cette photo est un autoportrait. Cela fait dix ans maintenant que je vis avec le cancer.
Cette image représente l’élément qui m’a permis de changer ma façon de vivre la maladie. Je me cachais derrière une multitude de perruques ; je ne me permettais aucune légèreté parce que, attention, le cancer c’est grave !
Et un jour une petite fille, nommée Talia ,a tiré ma perruque pour jouer avec, sans rien voir de tout ce que je cherchais à cacher. Nous sommes tous concernés dans la façon dons nous choisissons de vivre ou d’accompagner quelqu’un dans la maladie, moi j’ai voulu montrer avec quelle force et quel courage j’ai réussi à lever ce poids mis sur ma perruque pour retrouver de la légèreté dans ma vie.
Cette image représente l’élément qui m’a permis de changer ma façon de vivre la maladie. Je me cachais derrière une multitude de perruques ; je ne me permettais aucune légèreté parce que, attention, le cancer c’est grave !
Et un jour une petite fille, nommée Talia ,a tiré ma perruque pour jouer avec, sans rien voir de tout ce que je cherchais à cacher. Nous sommes tous concernés dans la façon dons nous choisissons de vivre ou d’accompagner quelqu’un dans la maladie, moi j’ai voulu montrer avec quelle force et quel courage j’ai réussi à lever ce poids mis sur ma perruque pour retrouver de la légèreté dans ma vie.
Émilie ROUX [Saint-Pierre-Les-Nemours - 77]
Trois générations. Un père ; une fille, mais aussi une mère ; des fils, mais surtout des hommes en devenir.
Cette femme n’est pas malade, mais comme toutes et tous, elle n’est pas à l’abri. Le cancer, telle une taxe prélevée sur le bonheur des familles peut tous nous concerner. Seule arme, le dépistage précoce pour que la transmission se fasse entre les générations. Se faire dépister n'est pas seulement le combat des femmes, c'est le combat de tous.
Cette femme n’est pas malade, mais comme toutes et tous, elle n’est pas à l’abri. Le cancer, telle une taxe prélevée sur le bonheur des familles peut tous nous concerner. Seule arme, le dépistage précoce pour que la transmission se fasse entre les générations. Se faire dépister n'est pas seulement le combat des femmes, c'est le combat de tous.
Olivia SAVOURÉ [Paris - 75]
J'ai appris récemment que la maladie avait frappé une amie proche.
Après avoir subi une ablation du sein, Claire a entamé sa reconstruction faite de lourdes interventions.
J'ai voulu aller à la rencontre d'un couple de femmes qui luttent, chacune à leur manière, contre la maladie. L'une est souffrante ; l'autre l'accompagne sachant qu'elle peut un jour, à son tour, être frappée par le cancer.
Parce qu'elles ont accepté d'être photographiées dénudées, dans leur intimité, j'ai donc choisi que la séance se déroule chez elles, le plus naturellement possible.
Pour respecter leur anonymat, je n'ai pas montré leurs visages. Leurs corps mêlés pour l'aspect fusionnel de leur couple : deux corps s'unissant pour n'en faire qu'un, comme un barrage contre la maladie !
Un sein atrophié face à un sein intact. Peu importe ! Le cancer est un fléau contre lequel nous sommes tous amenés à lutter : en tant que malades, amis, compagnons, compagnes, parents, enfants…
Après avoir subi une ablation du sein, Claire a entamé sa reconstruction faite de lourdes interventions.
J'ai voulu aller à la rencontre d'un couple de femmes qui luttent, chacune à leur manière, contre la maladie. L'une est souffrante ; l'autre l'accompagne sachant qu'elle peut un jour, à son tour, être frappée par le cancer.
Parce qu'elles ont accepté d'être photographiées dénudées, dans leur intimité, j'ai donc choisi que la séance se déroule chez elles, le plus naturellement possible.
Pour respecter leur anonymat, je n'ai pas montré leurs visages. Leurs corps mêlés pour l'aspect fusionnel de leur couple : deux corps s'unissant pour n'en faire qu'un, comme un barrage contre la maladie !
Un sein atrophié face à un sein intact. Peu importe ! Le cancer est un fléau contre lequel nous sommes tous amenés à lutter : en tant que malades, amis, compagnons, compagnes, parents, enfants…
Marie-Laure DE HARO [Les Adrets-de-l'Estérel - 83]
Prix du Public Téva 2018
« Rose, la rose a toujours été associée à des sentiments d’amour et de gratitude. Ce bouquet, c’est un peu ma façon à moi de vous remercier tous, famille et amis, mes béquilles, mes bouées de sauvetage. Vous vous êtes relayés auprès de moi avec une disponibilité sans faille. Vous étiez là dès le début. Vous êtes là encore aujourd’hui, vous êtes là au quotidien, à votre manière. Vous avez séché mes larmes ; vous avez même réussi certaines fois à me faire oublier mes souffrances. Vous m’avez gâtée de tant d’attentions. D’ici ou d’ailleurs, vous comptez tellement pour moi. Je vous aime si fort. » – Valérie
« Rose, la rose a toujours été associée à des sentiments d’amour et de gratitude. Ce bouquet, c’est un peu ma façon à moi de vous remercier tous, famille et amis, mes béquilles, mes bouées de sauvetage. Vous vous êtes relayés auprès de moi avec une disponibilité sans faille. Vous étiez là dès le début. Vous êtes là encore aujourd’hui, vous êtes là au quotidien, à votre manière. Vous avez séché mes larmes ; vous avez même réussi certaines fois à me faire oublier mes souffrances. Vous m’avez gâtée de tant d’attentions. D’ici ou d’ailleurs, vous comptez tellement pour moi. Je vous aime si fort. » – Valérie