
Les 40 finalistes
Estée Lauder Companies Pink Ribbon Photo Award 2025
Plus près du cœur
14e édition
Plus près du cœur
14e édition
Retrouvez les 40 photographies finalistes et leurs histoires, sélectionnées par le Jury pour la quatorzième édition du Estée Lauder Companies Pink Ribbon Photo Award.
Nous tenons à exprimer notre sincère reconnaissance à toutes celles et tous ceux qui ont participé avec leur talent et leur cœur, qu'ils soient finalistes ou non !
Nos remerciements vont également à nos partenaires et aux membres du Jury qui ont accompagné cette édition 2025 avec une grande générosité.
Les votes pour le Prix du Public Téva sont ouverts du 1er au 15 octobre 2025 sur le site dédié mis en place par notre partenaire Téva !
Durant cette période 1 vote par jour et par personne ! Toute fraude entraînera la disqualification de la photo concernée.
LE SITE TÉVA x ESTÉE LAUDER COMPANIES PINK RIBBON PHOTO AWARD

Les 27, 28 et 30 octobre, notre partenaire Polka Magazine dévoilera sur son compte Instagram la sélection de 15 photos, choisies par sa rédaction parmi les finalistes 2025 !
Instagram Polka magazine
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14 JACQUES COHEN
Jacques COHEN [37]
Le rendez-vous était pris de longue date pour réaliser le portait de Chloé dans l’incertitude qu’il puisse se concrétiser, sa grossesse arrivant au terme. Elle apparut avec sa longue chevelure dorée, son teint clair, et « très enceinte », ne sachant si la séance aboutirait, la présence de Margaux se faisant sentir. En se dévoilant, elle raconte qu’à trois mois de grossesse le diagnostic de cancer du sein HER 2 triple positif tomba ; sans hésitation elle accepta mastectomie et reconstruction immédiate, la science lui autorisant l’allaitement au sein gauche au terme de sa grossesse !
Aussitôt le shooting terminé Chloé partait accoucher, rendez-vous pris pour un second portrait, celui-ci, Margaux contre son cœur réalisé à un mois. La vie de Chloé dérapait et Margaux la répara. L’émotion était présente, la beauté de ce qui s’offrait à l’objectif inspirait une peinture ; la photo m’apparut et la résilience auréola ce duo.
Clarisse REBOTIER [94]
J’ai photographié de nombreuses femmes touchées par un cancer du sein. J’aurais pu proposer l’un de ces portraits mais le thème de l’année impose que je dévoile mon autoportrait.
Le « cœur », pour moi, c’est le courage. « Plus près du cœur », c’est avoir le courage de me regarder de près, en face, dans un miroir avec ce cancer qui défigure. Ce cancer qui entame le sein qui, il y a peu, protégeait encore mon cœur.
C’est armée de mon appareil photo que je continuerai de l’aimer. La force est dans la sublimation de la maladie. Je veux montrer aux autres que le cancer n’abîme pas l’énergie vitale. Je ne veux pas subir la maladie. Je veux la prendre en mains. En jouer, en rire, m’en moquer, la transformer et créer d’une nouvelle manière.
Sur l’image, le blanc pur est celui du pansement. Le noir profond est dans l’objectif. Toute la gamme des gris sont les histoires que mon nouveau corps a à me raconter.
Gaëlle CARÉ [36]
« Maman, tu me le diras si tu as un cancer ? »
Jeanne, 11 ans, sait entendre mon cœur derrière mes silences.
Le 24 février 2025, une biopsie évoque la maladie de Paget, rare cancer du sein, survenant surtout après 50 ans. J’en ai 43. Les examens confirment : le sein est épargné, mais il faudra une pamectomie, puis la radiothérapie. On parle de « pré-cancer ».
Au fil des jours, Jeanne se tient plus près de mon cœur que quiconque. Elle s’éloigne un instant, le temps de s’habituer à mon nouveau corps, puis revient, droite et forte.
Ses mains se posent sur ma cicatrice comme on protège un secret précieux. Dans ses regards, il y a l’espoir, dans ses gestes, la bienveillance, et dans ses mots simples, tout l’amour qui a rouvert la lumière en moi, bien plus sûrement que les soins.
Monika TAKACS TOLOS [59]
L’année dernière, ils ont détecté une tumeur au cerveau dans le cervelet de 16 ans de mon fils. Quand Edith m’a annoncé sa propre maladie, j’étais enfermée dans ma douleur, je n’avais rien à lui offrir. Mon fils était épéiste, son maitre d’arme a eu un cancer, ensuite il a créé une section d’Escrime santé, « Solution RIPOSTE » à l’Académie Vauban. Je me suis dit qu’il fallait tomber malade pour comprendre le bonheur de vivre. Je voulais montrer ce lieu magique à Edith. Je ne l’ai jamais photographiée, pourtant j’étais toujours émerveillée par ses cheveux de lionne et son regard ouvert. Nous avons testé des poses. La photo que j’ai choisie montre Edith sans mise en scène. L’oiseau est fragile, mais elle n’est pas noyée. « Ce cancer est un tremplin pour une nouvelle moi. » Elle a serré le masque d’escrime contre son cœur derrière le sein qui porte des cicatrices. C’est une photo qui nous documente et qui offre l’espoir quand le cœur est prêt. Il est prêt.
Alban GERNIGON [59]
Une récidive de cancer moins d’un an après l’opération qui aurait dû m’en libérer m’a contraint à subir une chimiothérapie. La pose d’une chambre implantable (PAC) directement raccordée au cœur a été nécessaire pour permettre l’administration du traitement. Ce « PAC » a une réalité bien visible, une petite bosse de vie dans la poitrine, située entre deux cicatrices et quelques effets secondaires dermatologiques.
Cette photo, un autoportrait volontairement cru, radical, montre une réalité parfois négligée dans les récits de malade : une chimiothérapie implique une modification du corps aussi, comme, par exemple, cette chambre implantable, à quelques centimètres du cœur, y transportant les substances qui m’aideront à guérir.
La main sur le cœur, une vanité au doigt me rappelant à chaque instant que tout au long de ce parcours de vie, la mort reste ce qu’on souhaite tous éviter. « Plus près du cœur » pour mieux guérir, et aimer ce corps qu’on nous modifie au long de ce traitement.
Dorothée MACHABERT [17]
« Ma rencontre avec Dorothée Machabert fut comme un clin d’œil du destin après un an de suivi et d’hospitalisation pour une double mastectomie par lambeau de grand dorsal préventive, étant porteuse du gène BRCA2. Mon corps et surtout mon moral avaient été affectés par ce chemin long et compliqué. J’étais comme en lambeau, cassée, fissurée, aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur. Alors, quand j’ai croisé le projet de cette photographe travaillant avec des miroirs brisés, j’y ai vu la symbolique de mes propres cassures. La séance fut émotionnellement intense : j’ai pu me retrouver belle à travers mes failles mises en lumière par ce miroir. Elle a été un moyen de me re-connaître dans ce nouveau corps reconstruit. J’ai vécu ce moment comme une ode au corps et à sa force, sublimant son histoire pour en sortir en paix et unifiée. C’était une manière d’être plus près de mon cœur : retrouver confiance, m’aimer à nouveau et sentir que derrière les cicatrices
subsiste une force vitale qui bat encore. » Lucie
Jennifer DEWAVRIN [69]
Le cancer du sein nous touche toutes, Annick mon amie, mon maitre de danse fait partie de ces femmes entre toutes ces flammes… Avec elle j’ai renouée et appris à DANSER LA VIE et accompagne les femmes à danser leur vie, guérir et transformer. J’ai crée un processus unique dans lequel j’allie la danse, photographie et peinture.
J’ai eu l’envie à travers cette photo de faire vivre à Annick sa reconstruction, sa réparation et voir son sein meurtri d’un autre œil et le sublimer. Le phœnix derrière elle est venu spontanément, la lumière dans la peinture a tracé sa forme. La couture à l’or est venue préciser le dessin et finir l’œuvre photographique. La traversée d’une maladie grave comme un cancer peut être aussi un chemin initiatique vers soi, un mouvement pour se réinventer et renaître au-delà d’un corps meurtri tel un phœnix ayant pansé ses blessures recousues d’or. Plus près du cœur, plus près de toi, avec cette photo, cette œuvre de toi, tu te laisses renaître et reconstruire.
Sandrine ELBERG [75]
« Mimésis »
Du grec ancien, mimesis évoque « l’action de figurer, d’imaginer, de faire naître une présence ». Mon processus de création presque alchimique mêle gestes photographiques et hybridation. Un négatif argentique noir et blanc, volontairement altérée jusqu’à obtenir une matière cosmique, devient matière organique grâce à ses textures et ses accidents. Cette image devenue trace et lumière est projetée sur mon propre corps et mon visage révélant une dimension poétique : une lumière en forme de cœur.
Ce cœur est une présence symbolique et douce. Il incarne la lumière intérieure, celle qui persiste même dans l’épreuve, celle qui se transforme en force, en amour et en espoir face à la maladie. Ce cœur est le symbole de l’amour, de l’espoir, de la résilience. Il ne cache pas la cicatrice, mais l’enveloppe dans la lumière du projecteur.
Anne-Ael BOUROLLEAU [17]
J’ai tout mis sur pause.
Mon travail. Ma routine. Ma vie d’avant.
Parce qu’elle, c’est ma mère.
Et qu’aujourd’hui, c’est elle qui a besoin de moi.
Je l’aide à se lever, à tenir debout, à traverser la fatigue,
comme elle l’a fait pour moi, mille fois, quand j’étais enfant.
Ce n’est pas un sacrifice. C’est un lien.
Un lien plus fort que la peur, plus fort que la maladie.
Je suis devenu ses bras, ses jambes, parfois même son souffle.
Mais ce que je porte surtout, c’est son cœur.
Et c’est là que je me tiens, chaque jour :
plus près du sien.
Frédérique BARRAJA [75]
L’annonce d’un cancer du sein est une vague d’une violence rare. La chimio est une tempête chimique. Il est compliqué de traverser cette mer houleuse et sûrement encore plus complexe de l’expliquer à son ado. Surtout en étant une maman solo.
J’ai fait cette photographie de Julie lors de ses chimio. Tout son métabolisme change, son mental, et bientôt son corps, mais pas son sourire. Léon, son adolescent, ni tout à fait un enfant et pas encore un adulte ne comprend déjà pas ce qui se passe dans son corps à lui. Les mots sont trop grands, les silences trop lourds, la pudeur domine. Alors il fait ce qu’il peut. Il détourne le regard, ne pose pas de question, il invente, il joue. Plus près du cœur que des mots, il va symboliquement l’aider à surfer cette vague. Ce jour-là il a pris le tuyau d’arrosage, et lui envoie l’eau nécessaire pour surfer. Elle a ri. Un instant de légèreté au milieu du chaos. Entre l’absurde et le sublime, la résilience d’une mère et son fils.
Caroline MALATRAIT [13]
Photographe humaniste, je cherche à saisir ce qui demeure lorsque tout vacille : la dignité, la lumière intérieure.
Cette année, j’ai offert des séances à 25 femmes atteintes d’un cancer du sein, pour qu’en octobre 2025 leurs portraits se dressent, immenses, comme autant de voix en faveur du dépistage. Parmi elles, Amandine. Sa fragilité m’a touchée en plein cœur, son courage m’a liée à elle comme à une sœur. Elle a choisi de se dénuder pour dire la vérité de son combat. Son regard baissé, sa main sur la gorge rappellent la prière, la protection, la peur apprivoisée. Le clair-obscur en noir et blanc révèle l’ombre et l’espérance et dépouille l’image de tout artifice pour ne garder que l’essentiel : l’humanité nue. Plus près du cœur, cette photo témoigne d’une rencontre où deux destins se sont rejoints pour transformer la douleur en lumière. Être photographe, pour moi, c’est poser mon cœur près du sien, apaiser ses blessures, et offrir une image où la dignité triomphe.
Aurélie GAROTTA [06]
Elle est arrivée en plein cœur de sa chimio. Crâne nu, corps fatigué, mais dans les yeux cette lumière. Une force douce, une joie mêlée à cette rage de vivre qu’on ne peut feindre. Dès les premiers échanges, quelque chose s’était reconnu entre nous et le jour du shooting, on a ri, beaucoup. On a fait des photos puissantes, vibrantes, pleines d’elle, pleines de vie.
Et puis il y a eu ce moment.
Elle a cessé de sourire, fermé les yeux et posé ses mains sur son cœur. Et une larme a glissé.
Une larme vraie, tombée sans prévenir. Comme si tout ce qu’elle avait contenu jusque-là avait décidé, à ce moment précis, de se déposer. C’était un instant suspendu, hors du temps, où son corps a lâché, doucement, où sa mémoire, sa fatigue se sont invités sans bruit.
Elle n’a rien dit, mais tout en elle parlait ; j’ai aussi le droit d’être fatiguée, d’avoir peur. Le droit de ne pas être forte tout le temps.
C’est devenu notre photo.
Celle qu’on n’oubliera pas.
La plus vraie
La plus près du cœur..
22 GAELLE GUSE
Là où bat la résilience. Après une mastectomie, avant toute reconstruction, elle a voulu figer ce moment, non pour se souvenir de la douleur mais pour célébrer sa victoire. Son corps porte les marques de l’épreuve, mais son sourire raconte une autre histoire : celle d’une femme plus forte. Sa cicatrice, tout près du cœur, est devenue un symbole. « J’ai perdu un membre, mais j’ai gagné une force que je ne connaissais pas », confie-t-elle.
Instinctivement elle la berçait, comme pour honorer cette partie d’elle qui avait résisté.
Elle a accepté son corps presque immédiatement et choisi de le célébrer tel qu’il était, avant qu’il ne change encore. Ce jour-là, elle voulait offrir au monde une image de résilience : sourire, montrer que la beauté ne disparaît pas avec la perte. Il y a un contraste saisissant entre la cicatrice et ce sourire qui ne lâche rien. Tout près du cœur, elle porte désormais l’histoire de sa victoire… Et la force de celles qui continuent le combat.
Nina PARISI [26]
11/10/2023
conversation WhatsApp
« Maeva : Résultat : cancer.
Moi : Tu veux que l’on se voit ? «
L’annonce de ton cancer triple négatif a résonné comme une détonation. Je repense à tes mini-cheveux en pétard le jour de chimio où je t’ai accompagnée à Lyon, et où nous avions trouvé le moyen de rire. Je repense à tes cils disparus, qui ne te protégeaient plus du vent. Je repense à ce premier poil qui avait repoussé sur ton corps qui t’avait fait pleurer et que nous avions célébré comme une naissance. Je repense aussi à l’éclair, le vrai, cette fois-ci, celui du ciel, qui s’est abattu sur le sol quand nous t’avons annoncé que le cancer de Cloé l’avait emporté. Aujourd’hui je te vois. Marquée par tant de combativité, belle, avec tes sœurs de combats, non loin. Dans une ruelle de nuit, nous avons spontanément capturé cette image comme une course où la maladie n’est pas dans l’ombre. Maeva, confiante, libre, déployée, avec ces lumières qui battent.
Estelle CARLIER [83]
Sous ce tissu trempé, elle apparaît, fine et fière.
Ma cicatrice.
Elle n’est pas une trace figée, elle vit.
Elle respire.
À chaque battement de mon cœur, elle se soulève, discrète mais présente, comme pour me rappeler que je suis encore là.
Longtemps, je l’ai crue laide, comme une frontière entre celle que j’étais et celle que je devais devenir.
Aujourd’hui, je la vois comme une ligne de vie, un fil tendu qui relie la douleur d’hier à la force d’aujourd’hui.
Dans l’eau qui m’enlace, je sens son rythme, je sens le mien.
Les bras ouverts, je m’abandonne.
Mon regard dit : je suis là, vivante !
Elle n’est pas un souvenir de perte, mais un cri silencieux de victoire.
Plus près du cœur, c’est là qu’elle bat…
Et avec elle, toute ma vie.
Guillaume PEYRAT [69]
« Ce nouveau corps est une rencontre avec moi-même, avec les autres femmes ; l’essence même de la femme et de sa force : la féminité. Bousculée à nouveau par la maladie, sans crier gare. Les doutes n’ont pas eu le temps de m’étouffer ; comment rester lumineuse, entière, fidèle à tout mon être ? La maladie ne m’aura pas ! Elle me révèlera comme une photo sortie de la chambre noire. La mise en lumière… Se mettre en lumière.
Retrouver Guillaume Peyrat, avec qui j’avais déjà fixé d’importants chapitres de ma vie, fut évident. Il a su saisir la douleur sombre et ma soif d’avenir lumineux. Comment de l’ombre alors jetée rejoindre la clarté, la vie ? Sortir du clair-obscur et se montrer telle quelle, avec bienveillance. Prendre la mesure. Prendre l’espoir.
Devenir amazone oui, mais non guerrière. Une femme fière et douce. Réconciliée.
A vous toutes, ne doutez jamais de vos forces, vos ressources.
Soignante de profession, le corps n’est pas grand-chose, l’esprit fort est capital. » Marion
Alice OLLIVIER [53]
La maladie n’aura pas volé à Fanny et ses trois enfants ce pétillement. Présents, discrets, ils la soutiennent, en second rôle de ce combat dont elle tient le premier. Ils sont là, juste derrière le rideau, aussi essentiels que les souffleurs le sont au théâtre. Ils sont là, au « Plus près du cœur », avec pudeur. Leurs mains entrelacées aux siennes, sur son cœur, cachent le sein malade mais toujours présent. Leurs mains et leurs bras encadrent le sein qui sera bientôt reconstruit avec tendresse.
Franck LAGUILLIEZ [28]
Mon amoureux souhaite me présenter sa sœur, Élodie, de passage pour le week-end. Il m’a beaucoup parlé d’elle et de son combat contre la maladie. Il y a trois ans, les médecins lui ont découvert un cancer du sein. Après plusieurs opérations et complications, Élodie se prépare aujourd’hui à une nouvelle étape : l’ablation de son second sein, prévue pour la rentrée de septembre.
Ce concours photo me revient alors en mémoire.
« Et si j’osais lui demander de poser pour moi ? » Élodie accepte avec joie.
La photo se fait simplement. En observant son corps, je remarque que la maladie a touché son sein gauche… côté cœur. Elle s’installe sur le balcon, et pose naturellement sa main sur son cœur. J’aimerais qu’elle rie. Son frère lui crie : « Elo, pense à la vie ! »
L’éclat de rire se déclenche, tout comme mon appareil, venant d’immortaliser l’instant. Celui d’une femme prête pour le combat avec la main au plus près de son cœur.
Julie BRETENET [21]
C’est l’histoire d’un cancer et l’impact de celui-ci sur des choix de vie. C’est l’histoire d’Aurore, diagnostiquée d’un premier cancer en 2014. Les traitements abîment ses ovaires et la préservation des ovocytes n’étant pas encore possible à Dijon, elle ne peut pas tomber enceinte naturellement. En pleine PMA, un second cancer du sein conduit à une double mastectomie. Grâce à un don d’ovocytes, Aurore tombe enceinte en mars 2024 et donne naissance à Billie en novembre 2024 (la semaine de la remise des prix de l’édition 2024) ! Une ovariectomie est prévue pour prévenir de futurs cancers. La photo de Billie, main sur le cœur de sa maman mais aussi tout près des cicatrices donc des traces de cette bataille résume simplement un parcours de vie parmi tant d’autres et pour moi, fait parfaitement écho au thème « Plus près du cœur ».
Céline SIMONPAOLI [13]
À toi, Audrey…
Sur ta peau, un trait.
Une déchirure refermée sans bruit.
Pas une blessure. Une empreinte.
La tienne.
La photo est dure, sans détour,
comme la vie quand elle frappe.
Mais dans le noir et blanc,
c’est le cœur qui parle en contraste.
Une ligne fine,
brûlante de silence et de mémoire.
Juste là, au-dessus du cœur,
comme une signature.
Elle ne raconte pas la fin d’une histoire,
mais la force qu’il a fallu pour continuer à l’écrire.
Féminine,
dans chaque battement,
dans chaque silence gardé,
dans chaque éclat de rire volé à la peur.
Ce n’est pas une cicatrice.
C’est le lieu exact
où tu t’es relevée.
Plus près du cœur
que les mots ne sauraient dire.
Une empreinte douce,
qui murmure l’essentiel.
Stéphanie DI DOMENICO [30]
Hier, blotti contre mon sein pour vous nourrir....
Aujourd’hui, amazone, vous êtes blotti au plus près de mon cœur.
Marie
Marie-Line WAROUDE [02]
Céline, une rencontre, une belle amitié. Pour cette séance, l’émotion est passée au dessus de la technique, je voulais mettre en lumière la beauté de cette femme courageuse, forte et résiliente. Le noir et blanc mettait en avant les émotions qu’elle a ressenti ce jour là, se mettre à nu devant moi, encore une nouvelle épreuve ! Au fil de la séance, d’un regard grave, j’ai découvert un regard pétillant, la vraie Céline.
Son histoire : « Après une double mastectomie, on m’a demandé de me reconstruire, on m’a promis des options pour «réparer» ce qui avait été pris, mais on a oublié que la seule réparation, c’est celle qui vient de l’intérieur. Mon corps a changé, les cicatrices sont la preuve de mon combat, de ma survie, elles ne sont pas un défaut mais un nouveau chapitre de mon histoire. Aujourd’hui j’apprends à m’aimer autrement. Mes seins ne sont plus là mais mon cœur, lui, bat plus fort que jamais. Il me guide vers une nouvelle version de moi, plus authentique, plus près du cœur. »
Emma ZANELLO [75]
Un après-midi, j’accompagne Margaux à l’Institut Curie pour une séance de rayons. Nous tombons toutes les deux sur l’annonce du concours, avant de nous retrouver. Une coïncidence qui sonnait comme une évidence. Margaux se bat contre son deuxième cancer du sein, aujourd’hui en rémission. On parle d’acceptation de soi, de reconstruction, de l’après. Reprendre le cours de sa vie après une telle tornade. Ce concours représentait un vrai challenge pour nous deux. Elle est très engagée dans cette cause, mais pas à l’aise avec le nu (moi non plus). On a décidé de relever ce défi ensemble. J’allais m’approcher d’elle à travers mon objectif, pour tenter de l’aider à se réconcilier avec « ce corps ». Dans ce moment très intime, il fallait qu’on s’apprivoise. Et quoi de mieux que le rire pour y parvenir ?
Je lui ai envoyé la série de photos pour qu’on choisisse notre préférée. Sa réponse a été : « Tu vas peut-être m’aider à aimer ce corps plein de cicatrices. » Je ne pouvais pas rêver mieux pour ce challenge.
Alexia CASSAR [83]
Quoi de plus intime que ce qu’on ne peut que cacher ?
Quoi de plus précieux que ce qui a été perdu sans jamais pouvoir être retrouvé ?
Quoi de plus essentiel que de voir son corps réparé après la tempête de la maladie ?
Quoi de plus symbolique que le cœur pour exprimer un amour pour soi retrouvé ?
Cœur avec les mains, cœur sur ce sein reconstruit qui ne sera pourtant jamais à l’identique, cœur à cœur avec le miroir et coup de cœur pour ce cœur-nichon à jamais aimé et qu’on a enfin envie de montrer…
Dans l’anonymat volontaire de ce cliché, c’est tout l’amour qu’on se porte et qu’on sublime d’un choix osé et qui « tétonne »… Autant d’amour au cœur de ce cliché que j’en porte à mon métier de tatoueuse de tétons, que je continue à exercer en parallèle de mon travail de chercheuse en oncologie. L’amour des autres au cœur d’une vocation et d’un engagement sans faille pour protéger cet Art discret, créer des sourires et essuyer les larmes pour faire briller les cœurs d’un éclat nouveau…
Léa BERTON [77]
« Le cancer du sein marque la chair, mais n’éteint pas la flamme intérieure. Là où l’ombre voulait s’imposer, la lumière d’un cœur battant a choisi de résister » Véronique
Ma mère, a traversé l’impossible et a choisi de transformer ses stigmates en symbole de résistance grâce à un tatouage, à l’endroit de ses cicatrices. Un cerisier en fleurs, symbole de fragilité et de la beauté éphémère de la vie, un appel à savourer chaque battement du cœur; un phénix, symbole de résilience face à l’adversité. L’image a été réalisée dans un paysage brut. Les roches et le vent rappellent les épreuves, le danger, mais aussi la solidité et le courage. Drapée simplement, debout, tournée vers l’horizon, elle incarne le chemin parcouru, difficile, et l’élan d’un cœur toujours battant vers l’avenir. Main sur ce cœur, organe vital qui n’a pas failli, ce portrait représente une victoire intime bien que très fragile au creux de son corps. Ce portrait représente également l’amour filial qui nous uni elle et moi.
Franck HORAND [57]
Un battement de cœurs qui réunit six femmes dans l’amitié, la lutte et l’amour. Christelle, Claudia et Jessica ont traversé l’épreuve du cancer du sein. Pour Christelle, au centre, deux fois. Elle rencontre l’association Visages de Femmes, qui met en lumière la beauté, la force et la diversité des femmes, touchées ou non par la maladie. Christelle fait aujourd’hui partie du bureau, découvrant des femmes magnifiques, lumineuses, une constellation de sœurs et de cœurs, unis par la tendresse, la confiance. Pas de studio, la lumière s’invite par la fenêtre, baigne l’appartement où va se tenir la réunion de l’association. Le noir et blanc révèle l’essentiel, sans artifice, hors du temps. Les corps s’enlacent, les yeux fermés ne laissent parler que le cœur. J’ai emprunté un moment de leur bienveillance partagée, de leur attention permanente au bien-être de chacune. Les armes déposées laissent le cœur ouvert. Au-delà des pertes, de la douleur, naît un lien indéfectible : la sororité.
Thibault Stipal [17]
Karine se bat contre la maladie depuis 2015. Je l’ai photographiée, elle et d’autres femmes qui mènent le même combat, pour mettre en lumière leur courage et leur résilience. Ce sont des guerrières ordinaires et de leur pugnacité, elles peuvent être fières.
J’avais tout juste 20 ans lorsque le cancer a emporté ma mère, la personne la plus précieuse de ma jeune existence. Et la photographie m’a sauvé la vie.
Chiara MOTTA [75]
Dans les années 1990, parler du cancer faisait peur. En 1994, ma grand-mère a cru un médecin qui lui avait dit que ce petit nodule au sein n’était rien. Mais après l’opération, elle a entendu, encore sous anesthésie, le mot « cancer » dans les couloirs. Elle a eu peur, mais elle s’est battue. Grâce à un autre médecin et à la radiothérapie, elle a vaincu la maladie. Huit ans de contrôles, et la vie a continué. Je suis née après, entourée de sa force et de son amour. Elle m’a appris à écouter mon corps, à cultiver la joie, et à aimer la vie. Dans cette salle de bain : trois générations, un amour immense. Et un tatouage pour se souvenir. Aujourd’hui la tumeur est revenue, mais elle, elle ne peut plus comprendre. Cette situation, elle ne la saura pas à cause de la maladie d’Alzheimer.
Blandine VIVES [75]
Il progressait de jour dans la nuit
Je t’ai trouvée ma dernière chance
Un patch cousu sur le cœur
Sur la peau greffée c’est la vie
L’amour a vaincu, je t’aime
Ma dernière chance mon bonheur
Je danse ! J’ondule, ode à la vie, ode à la mort, à l’amour.
Un cœur sacré posé sur mon sein
L’as-tu fait exprès chirurgien ?
Amour de chair et de sang je t’ai aimé
Me voici plus proche de toi encore
Amour je t’ai retrouvé
Toi qui fais danser les papillons et vibrer mon corps
Je danse ! J’ondule, ode à la vie, ode à la mort, à l’amour.
L’arc en ciel, j’ai levé les yeux et je l’ai aperçu
Dans l’horreur je l’ai trouvé, dans la nuit, toi ma lumière, je t’ai vue
Mon cœur en lambeaux tu m’as sauvée !
L’arcane n’a plus le choix, l’amour a sa raison : scalpé sur le cœur, l’amoureux !
Les cheveux en cendres, c’est le miraculé, la langue de feu
Le cœur neuf flambant, un tatouage d’amour enflammé, merci la vie et je renais.
Je danse! J’ondule, ode à la vie, à la mort, à l’amour et l’amor.
Sophie CHAULAIC [31]
« Mon cancer à moi a été invisible. Pas de chimio, pas de rayons. Un cancer plutôt rare, mais avec un bon pronostic, qui s’est soldé par une ablation du sein droit, avec reconstruction immédiate. Le choc a été violent mais rapide, l’impact psychologique bien plus dévastateur. Ces mains sont celles de mes filles et de leur père : pleines de vie, potelées, curieuses, créatives. Des mains qui dessinent, cuisinent, massent, caressent, tournent les pages des livres… Et qui, posées sur moi, apaisent. Ma famille ! Ensemble on a traversé « le cancer », à l’époque elles avaient 8 mois et 4 ans, et moi 37 ans. Cette photo, prise deux ans plus tard, me touche : j’y vois une femme sereine et victorieuse. C’est mon amie Sophie Chaulaic qui l’a prise. Son humour, sa joie et son affection sont essentiels à ma vie. Je lui suis reconnaissante d’avoir capturé cet instant. » Sophie Arutunian
Anne-Cécile ESTEVE [35]
J’ai réalisé cette photo (argentique moyen format) de Marie dans le cadre d’un projet photographique. Je cherchais à interroger la manière dont les histoires de vie s’inscrivent dans les corps, comment elles les façonnent en y laissant leur empreinte ou en s’y cachant parfois pour ressurgir des années plus tard. C’est sa cicatrice en forme de cœur qui m’a d’abord fait penser à elle pour le thème de cette année. Et puis j’ai relu son témoignage...
« Je ne me souviens pas de mon corps sans cicatrice, intact. Il y a celles liées aux grossesses, celles du sein aussi. Mais j’aime bien. J’ai appris à aimer toutes ces traces. Ça montre la souffrance que j’ai réussi à dépasser. Elles sont refermées, elles existent mais elles ne sont plus à vif. La souffrance qui est derrière existe aussi mais elle n’est plus à vif elle non plus.
Ça m’a montré que j’étais capable, que j’avais une certaine force. J’ai appris plein de choses sur moi, sur ma capacité à encaisser et ma résilience. » Marie
FX PELISSIER [75]
Cette photographie en noir et blanc contrasté raconte avant tout une expérience partagée entre moi, le frère derrière l’objectif, et ma sœur. Au-delà du portrait, elle témoigne d’un moment de confiance et de complicité face à l’épreuve du cancer du sein.
La maladie a inscrit sur son corps une cicatrice et les marques des injections. Ces traces visibles témoignent de la vie, de la lutte, d’une dualité entre fragilité et puissance. J’ai choisi de ne pas les effacer pour leur donner un sens, celui d’une beauté qui intègre les blessures de l’existence.
Ce shooting a été pour elle une expérience forte, marquée par le regard protecteur et le soutien constant de la famille depuis l’annonce du cancer. En assumant sa vulnérabilité et ces marques, elle a pu se réapproprier son corps, mettre la maladie à distance et amorcer un chemin de guérison et de renaissance. Pour moi, il s’agissait de témoigner de sa force et de la dignité qui l’habite.
Au-delà de la maladie, ce portrait révèle la volonté d’exister pleinement. Ici, la cicatrice devient signe de résilience et preuve que la beauté reste plus forte que l’épreuve. Cette image intime et universelle parle de courage, de dignité et de vie.
Gabrielle COL [33]
Cathy est une vieille amie de la famille, une femme au grand cœur et à la forte personnalité. Je la connais depuis mes dix ans. Récemment, nous avons séjourné chez elle, près d’Agen. Un jour, elle nous a invités à venir nous rafraîchir dans sa piscine. À notre arrivée, elle se tenait debout dans l’eau, les mains sur les hanches, souriante… et les seins nus.
Je l’ai trouvée magnifique, rayonnante de confiance, sans honte face aux marques laissées par son combat d’il y a dix ans. Elle porte fièrement la cicatrice qui se trouve là, juste à l’endroit de son cœur.
Sa beauté réside dans sa force, son attitude, et la chaleur qu’elle dégage. Ce moment m’a appris une belle leçon : aimer notre corps tel qu’il est et vivre pleinement, sans vie sans regrets, et savourer chaque instant de la vie tel qu’il se présente.
Su CASSIANO [92]
Depuis un mois, j’ai la sensation d’être dans une réalité intermédiaire, en décalage par rapport au monde. Ma nouvelle réalité est une succession d’examens médicaux à affronter. Le goût des choses a changé. Le futur, les projets sont devenus des concepts flous, en seulement quelques semaines.
Je vis entre la France et la Turquie. J’ai réalisé cet autoportrait avec mon compagnon dans la chambre que j’occupe actuellement chez ma mère, alors qu’il me rendait visite à la suite de l’annonce du cancer. Mon entourage me donne force et énergie dans cette épreuve qui bouleverse notre rapport à soi et aux autres, et qui recentre sur l’essentiel.
La chance d’être en vie, parmi ceux que j’aime.
Joséphine Neuville [14]
Ce portrait saisit un instant suspendu, où l’amour et le soutien prennent toute leur force.
Aurélie, touchée par un cancer du sein, incarne le courage au quotidien. À ses côtés, Jérôme, son compagnon, son pilier. Il est cette présence constante, discrète mais essentielle, qui soutient et accompagne sans relâche.
Cette image raconte leur histoire : une histoire d’amour, de lutte, de tendresse et d’espoir.
Elle révèle ce lien profond que la maladie ne peut effacer, ces gestes silencieux, ces regards porteurs d’émotion, cette force invisible qui éclaire les jours sombres. Être « plus près du cœur », c’est reconnaître la dignité et la beauté de celles et ceux qui avancent ensemble, malgré l’épreuve.
Participer à ce prix me rappelle cela. Je m’efforce depuis à croire que dans chaque épreuve il y a un message dont il est bon de se nourrir et qu’il faut toujours se battre car le message se cache dans le combat.
Valérie DUBOIS [75]
En février 2024, à 45 ans, on me diagnostique un cancer du sein. Mon protocole de soins sera une mastectomie totale du sein droit et une hormonothérapie de 5 ans. Après l’intervention viennent les questionnements… Sur mon corps, la confiance que je lui porte, ma santé, ma féminité. Comme la plupart des femmes passées par là, on m’a proposé une reconstruction mammaire complètement prise en charge. Etonnement, seulement 30% des femmes choisissent de bénéficier de cette chirurgie reconstructrice. Je réalise cette photo alors que je n’ai encore rien décidé. Cette cicatrice ne me gène pas, je la porte presque comme un étendard de ce à quoi j’ai survécu. C’est plus l’asymétrie qui me dérange. Je pose le buste nu avec un haut de maillot de bain dont j’ai ôté le côté inutile, laissant apparaitre ma cicatrice. Cela me fait penser à l’esthétique des statues type Venus de Milo barré par une sorte de bandeau de pirate. Cela met un peut d’humour et de dérision dans cette période de réflexion.
Audrey GUILLOU [56]
« Adieu poitrine.
La main de mon petit garçon vient panser la douleur, effleurer ma première cicatrice. Un petit ange qui a mes boucles ; moi le crâne nu, comme un nouveau-né. Tout commence par une lignée maternelle touchée. Ma grand-mère, ma mère. Le souvenir à la fois flou et traumatique de la petite fille de 9 ans que j’étais qui a vu sa maman lutter. Depuis, une épée de Damoclès au dessus de ma tête. Une peur bleue du monde médical. Mon tour désormais. Foutue mutation génétique.
Dissociation.
Terreur, incertitude, solitude.
Espoir, soutien, amour.
Confiance en ma capacité de guérison, de transformation, de renaissance.
À l’aube de la double mastectomie, l’envie d’immortaliser ceux qui ont souvent été « trop petits », « trop ombiliqués pour allaiter »… Bientôt ils ne seront plus. Ce moment capturé en image pour mémoire. Cancer, tu auras eu temporairement mes cheveux, définitivement mes seins ; mais tu n’auras pas cet élan vital qui m’anime et me fait croire en ma bonne étoile. »
Lucie
Isabelle SOURIMENT BAZIN [32]
Deux cancers, double ablation. Rechercher du sens dans cette tourmente, attraper au vol tout l’amour que l’on peut, des plus proches jusqu’aux moins proches. Des regards bienveillants, des sourires, des rires… Et quand la pente est remontée avec ardeur et bravoure, reconnaître la joie et la fierté de tous les acteurs de votre vie d’avant et de maintenant, qui, sans le savoir, ont permis cette ascension vers la victoire ? Se sentir héroïne. Se sentir plus près du cœur, plus près des cœurs, plus près de mon cœur.
Je cherche toujours à photographier ce qui touche le cœur sans passer forcément par les mots. Le cœur sait avant nous. Les pivoines disposées en forme de cœur devant les cicatrices révèlent, elles, la force du cœur.
Priscilla BRIOIS [80]
« Mon épouse et moi étions les parents comblés d’Alice. Nous attendions avec joie l’arrivée de sa petite sœur, mais en janvier 2022, Louise née prématurément. Un mois après sa naissance, le diagnostic tombe : Lucille est atteinte d’un cancer du sein stade 3 dont les symptômes étaient masqués par la grossesse. Totale perte de sens : comment à la fois donner la vie et penser à la mort ? Et pourtant, l’arrivée prématurée de Louise fut en réalité un cadeau du ciel : elle a permis de débuter le protocole plus tôt et finalement, de sauver la vie de mon épouse. La mémoire de ses combats dans la peau, Lucille entretient tous les jours ce lien particulier tissé avec ses filles qui lui ont donné le courage de vivre. Fragilité d’un moment qui ne peut être rejoué, cet instantané veut fixer la fugacité de l’existence et de l’amour qui unit les êtres. Nous fêtons aujourd’hui ses 2 ans de rémission. Engagée dans l’association Jeune et rose, elle aide désormais les femmes au parcours similaire. » Florent
Roxane MOREAU [75]
Trois années.
Trois amies proches.
Trois âges : 27, 35, 40.
Leurs chemins ne se croisent pas, mais une même lumière les traverse.
Un nouveau regard.
Comme un pouvoir secret, révélé par l’épreuve. Elles m’ont appris à voir. Non pas autrement, mais plus profondément.
À regarder la vie comme un don, pas comme un poids.
À ne pas attendre.
À saisir.
J’ai choisi ce portrait de Roxane, à mi-chemin dans son parcours contre le cancer du sein, car je ne vois pas la maladie. Je vois la force. Si je ne la connaissais pas, je ne saurais dire si son crâne est rasé par choix ou si celui-ci lui a été imposé.
Je vois une nature qui l’enveloppe, qui la protège.
Le regard d’une femme qui n’a plus peur.
Je la vois sous un jour nouveau : celui d’une femme qui choisit la vie, et qui ne l’habitera plus jamais de la même façon. Ici, il n’est pas question de maladie.
Il est question de ce qui demeure, une fois que le cancer disparait.